< TAC-501 > La volte face déterminée

« Les empreintes de la victime ? Tout comme sur le flacon de graines, tout à fait. » Théo sourit. « Mais je ne vois pas en quoi cela vous dédouanerait. Au contraire de vous, peut-être portait-elle des gants ; ou bien lavait-elle tout. Il n'y avait pas non plus de traces sur sa clef. Laissait-elle seulement des empreintes ? Il n'y en avait pas non plus sur le couteau. »

« Vous étiez donc au courant pour l’existence de la fleur, et très certainement de ses projets par rapport à elle. Est-ce lié à votre dispute ? »

« Allons bon. » Ce juge était stupide. Toute cette histoire était stupide. Le fait que ces interrogatoires ne menaient à rien était stupide. Il était coincé, tout simplement coincé ! Il devait continuer à creuser, chercher une faille. Pas question de se décourager maintenant.




« Le couteau et la marque sur le sternum sont une piste qui a déjà été évoquée. Pourriez-vous... » Attendez une seconde. Attendez... une seconde. « Quand Annie s'est-elle entaillée avec le couteau dans l'évier ? »

« Et donc… Le couteau serait resté dans l’évier à partir de là… Malgré le fait qu’elle ait dîné avec la voisine entre-temps, et qu’une nuit entière soit passée… Alors qu’elle l’avait supposément lavé au cours de la vaisselle ? » Petit sourire en coin. « Ne pensez-vous pas que c’est plutôt étrange ? » Il ajoute, enfin : « Il serait plus logique de penser que le couteau a été utilisé et lavé une seconde fois, surtout après un repas dont aucune trace ne restait, pas vrai ? »

C'était fini. Sa piste s'arrêtait là ; il n'avait rien pu tirer de ce témoin, parce qu'il manquait de preuves. Il y avait beaucoup trop de trous dans les points de vue de la voisine et du fiancé, mais il n'était parvenu à rien de concret. Il n'avait pas pu prouver que la victime était morte d'autre chose, mais pour autant il ne parvenait pas à s'en convaincre. Il y avait trop de non-dits, trop de mensonges pour qu'il n'y ait rien de caché là-dessous ! Il devait parvenir à convaincre le juge de lui accorder plus de temps ; mais pas en tribunal. « Entendu. »

Il se redresse, se remettant droit. « Cependant, votre Honneur, j'aimerais demander une seconde session demain. Aujourd'hui nous a révélé bien des informations que nous ignorions hier, lors de l'enquête ; il serait avisé d'approfondir l'investigation afin d'éviter toute erreur judiciaire. Beaucoup d'éléments manquent encore à l'histoire, notamment comment et pourquoi la victime a pu se faire dévorer sans être entendue, comme l'a souligné la voisine lors de son témoignage. La possibilité d'implication du fiancé et de ladite voisine ne sont également pas totalement écartées, et aucune piste ne devrait être négligée. » Cela lui permettrait également d'enfin pouvoir visiter la scène du crime par lui-même, et d'enquêter davantage de son côté.